Elle est née à la maison
Il est 15h00 et je sais que c’est pour aujourd’hui, doucement je me prépare, préviens le rigatoni pour qu’il rentre du travail, et le gnocchi que sa petite soeur arrive ce soir.
Il est 17h00 et nous faisons une dernière balade à 3 sous le soleil écrasant de ce dernier jour d’août.
Il est 18h00 et la sage femme et la Doula attendent que je leur demande de venir.
Il est 21h00, le gnocchi dort, les contractions se rapprochent. Notre Doula arrive et monte à l’étage afin de nous laisser dans notre bulle. Elle sera là si le gnocchi se réveille.
Il est 22h00 et notre sage femme est arrivée, commence l’attente, la longue attente.
Un soir d’orage, et pourtant si paisible.
Un travail lent, très lent qui s’éternise.
Des moments doux et complices avec le rigatoni, dans ses bras au son de nos musiques préférées. Je visualise, j’accompagne mon corps qui va faire naître ce bébé.
Peu de lumières, quelques bougies, de la tisane. La sage femme et la Doula chuchottent dans la cuisine pendant que le Rigatoni et moi valsons au rythme des contractions dans le salon.
Il est 23h00, l’orage gronde, la fenêtre est ouverte pour pouvoir en profiter. Le rigatoni sort sous des trombes d’eau pour ranger la terrasse et empêcher le hamac de s’envoler.
Il est 01h00. Le travail est lent. La sage femme rentre chez elle, me demandant que je me repose. Nous restons avec notre Doula, tout le monde va se reposer.
Il est 01h30. Tout à coup, un changement de tempo, une course, mon corps se plie, se tort, au rythme des contractions, je ne suis plus qu’un ventre douloureux. Je monte dans la chambre à 4 pattes, m’allonge pour trouver un peu de repos. Je perds la notion du temps, je m’endors presque entre des contractions longues et intenses venant de très loin.
J’ai l’impression d’escalader l’Everest du bout des ongles.
Le rigatoni accompagne chacune des contractions. Je continue de visualiser mais c’est de plus en plus difficile. Notre Doula nous rejoint afin d’accompagner les contractions et moralement.
Il est 2h30. Mon corps me commande des choses que je ne comprends pas, il pousse, tout seul. Je panique, sûre qu’il est trop tôt que je ne suis pas ouverte. Il fait chaud, la SF est rappelée, la fenêtre grande ouverte sur ce ciel d’orage.
Je crie que ma fille arrive, le bébé arrive ! Le rigatoni me dit non non tu n’es pas ouverte ce n’est pas possible. Puis il regarde et en effet il voit le bébé qui arrive !
À ce moment là la doula nous rappelle qu’elle n’a pas le droit de faire d’acte médical, que nous devons accueillir notre fille nous même.
Ok. Le rigatoni me regarde, me rassure, me dit de laisser faire la nature, de laisser faire mon corps, de faire confiance. Portée par ses mots, son calme, sa confiance, je me suis laissée porter.
Il est 3h00. Notre fille est sortie peu à peu, guidée par mes mains.
Dans un dernier cri je l’attrape et la pose sur mon ventre. Les yeux bien ouverts elle me regarde et après quelques secondes, fait sa première tétée.
Il est 03h10, notre sage femme arrive pour la délivrance et découvre cette petite fille née dans notre lit, bien décidée à être accueillie par ses parents.
Le gnocchi est réveillé et vient rencontrer sa petite sœur. Impressionné il reste dans les bras de papa qui retourne le coucher et le rassurer dans sa chambre.
Il est 04h00, nous sommes toutes les 4 dans cette chambre, l’ambiance est joyeuse, détendue. Je mange un muffin pendant que la sage femme fait les empreintes de placenta et que la Doula prend des photos. Je me sens appartenir à une tribu. Nous racontons les détails à la sage femme, nous remettons de nos émotions, toujours pleines d’adrénaline. Le rigatoni nous rejoint et découvre sa fille.
Nous pesons la Galina sur le lit, la sage femme effectue les examens avec douceur et respect juste à côté de nous.
Il est 05h00, tout le monde se quitte pour aller dormir. Je m’endors avec ma Galina lovée contre moi en peau à peau.
Il est 08h00 nous annonçons la bonne nouvelle au monde entier. Je suis trop excitée pour dormir, je n’arrête pas de me refaire le film de l’accouchement.
Le gnocchi est levé, il nous rejoint, découvre sa soeur qu’il veut tout de suite caliner, caresser, porter.
Après une séance photo en famille dans le lit, nous faisons la première tétée en tandem, le gnocchi les yeux dans ceux de sa sœur.
Il est 09h00 le rigatoni me monte un petit déjeuner copieux. Puis je me repose à nouveau, la Galina toujours en peau à peau conte moi…
Bravo pour cet article aussi bienveillant qu’émouvant.
Ta famille et toi avez vécu un moment magique, que vous n’oublierez jamais ! Je vous trouve très courageux en tous cas !
Je souhaite à cette petite puce d’avoir une vie aussi réussie que son arrivée 😉 et plein de bonheur à vous 4.
Merci Nelly <3
Très émouvant cet article… et quel courage d’accoucher à la maison… ça doit être magique ! En plus dans une ambiance « orage d’été » (je trouve ça tellement reposant l’orage…
Bienvenue à votre petite princesse et félicitations pour ce bel accouchement. Vous souhaitant plein de bonheur…
Merci 🙂 l’ambiance était incroyable en effet ! Le tonnerre couvrait à peine mes cris :-p
J’en ai les larmes aux yeux ma belle… ça me donne tellement envie! J’espere que nous aurons l’occasion d’en reparler en détails. Hate de découvrir votre choupette.
Bisous bisous ma belle <3
bonsoir,
je suis de loin vos aventures, intéressée que j’étais par l’intolérance au lait de ma fille.
Mes accouchements ont été tout autre (notamment césariennes en urgence et complications foetales) mais vous m’avez beaucoup émue.
Bravo pour cette belle naissance, la petite en a de la chance d’avoir des parents si forts.
bravo pour ce magnifique texte.
belle vie à vous !
Merci Tiphaine,
Mon premier accouchement en maternité a été assez traumatique aussi, pour moi comme pour bébé. Celui ci a réparé beaucoup de choses et la puce se porte à merveille 🙂
Merci pour ce doux partage. Merci pour toute cette force. Merci pour ces beaux mots.