Réapprendre à dormir
Un soir comme un autre, un coucher comme les autres.
Au début, on guette… Les horaires de réveils habituels… 22h, 23h, 00h, 01h.. Les heures passent, on tourne, on s’attend au réveil fatidique. Parfois on ne trouve pas le sommeil, s’attendant trop à être réveillé aussitôt endormi. Puis finalement on se laisse aller.
On s’endort. On entend un bruit. On guette. Rien. On se rendort.
Un autre bruit. C’est automatique, on se lève, on va voir. Parfois même on rentre dans la pénombre de sa chambre par habitude pour le consoler et on entend sa respiration lente et régulière. Ah ? Ce n’est pas lui ? Oh ça devait être dans la rue.
Le manège recommence, à l’affut, on n’est pas habitué. Et les heures continuent à filer. Et le matin arrive.
Et tranquillement, sur les coups de 6h, une boule toute chaude apparaît dans l’embrasure de notre porte, se rapproche doucement, me caresse le ventre. Je l’aide à escalader le lit, et il se blottit entre nous. Et se rendort. Jusqu’à 7h.
On se lève. On se regarde, le papa et moi, n’osant trop se réjouir, on se fait un câlin, une étreinte pendant laquelle on retient à peine nos larmes. Tu te rends compte ? Il a dormi !
Apprivoiser le sommeil
La nuit suivante, on n’ose pas trop espérer. On a bien fait d’ailleurs, il se réveille à 23h, puis à 1h, puis nous rejoint à 2h et termine sa nuit avec moi.
La nuit d’après arrive, on s’attend à tout et à rien. On attend, le manège reprend, un peu plus confiants, car maintenant on SAIT. On sait que c’est possible. Et il n’aura qu’un seul réveil à 5h.
Les premières semaines, il alternera les bonnes et mauvaises nuits. Puis enchaînera doucement les nuits complètes avec des réveils plus ou moins tôt, entre 6h et 8h.
Les contaminations et réintroductions loupées nous rappellent à l’ordre de temps en temps, mais dès qu’il est mieux, les nuits sont paisibles.
Avec son père, on s’en remet à peine. On réapprend à dormir. A ne plus appréhender les bruits la nuit, même si on a gardé une vigilance qui nous réveille au moindre pet de chat dans la rue.
On apprend à se rendormir aussi, lors des réveils inopportuns.
On réapprend à rêver. Ces rêves qui m’avaient désertés avec le manque de sommeil réapparaissent.
La sensation d’avoir fait le tour de l’horloge lorsque l’on a 7h de sommeil continue.
On découvre aussi un enfant qui n’avait lui même jamais enchaîné 5h de sommeil dormir 12h d’affilée. On sent que son corps en est satisfait, que ça lui fait du bien.
Tous ceux qui nous disaient qu’il se réveillait pour le plaisir de nous voir ou d’un câlin n’ont jamais connu le vrai manque de sommeil, et ne comprennent pas combien, même pour lui, c’était difficile de mal dormir. Combien c’est agréable de se sentir reposé.
Son corps qui ne pouvait pas dormir dort enfin. Se repose, récupère, rattrape. Le processus est lent, il a gardé un rythme particulier, avec des coups de barre à 9h30 puis à 11h30. Son rythme est chamboulé, ne trouvant plus le sommeil lors des siestes alors que tout son corps demande à se reposer.
Mais peu à peu, il se règle, il adopte ce nouveau rythme, le revêt comme une nouvelle peau.
On ne l’a jamais laissé pleuré.
On a accompagné chacun de ses 4, 5, 6 réveils, toutes les nuits, de sa naissance à ses 33 mois.
D’abord on a tergiversé, cherché des solutions, des remèdes, des astuces.
Puis on s’est résignés, et surtout, on s’est préservés. On a cododoté. On a patienté.
Et maintenant, il dort.
Et nous… Nous profitons de ce cadeau qu’il nous fait avant l’arrivée de sa petite sœur dans 1 mois. Pas de soucis, on est prêts : les nuits blanches, on a l’habitude ^^.
que c’est bon de te lire! j’ai vécu aussi cela jusqu’aux 2 ans de mon fils.
Par contre, je suis toujours réveillée… car sa petite soeur de 6 mois suit son exemple… (mais 2 réveils par nuit pour les tétées, j’ose espérer que cela ne sera pas des réveils pour nous rejoindre).
Belle soirée (et bonne nuit 😉 )
cécile
Merci 🙂
Je crois que lorsqu’on l’a vécu une fois, c’est plus facile à accepter avec les suivants (non ? Nonnnnn ??? hihi)
Comme je me retrouve dans cet article… mais j’ai espoir que ça ne durera pas aussi longtemps. Bébé Colibri a 9 mois et demi et ne fait toujours pas ses nuits (ou du moins, elles sont rares… et pas habituée en général, je ne dors pas autant que je le pourrais car je suis aussi alerte de voir arriver ce moment où il va me réveiller). Je refuse aussi de le laisser pleurer car pour moi c’est qu’il a simplement besoin de présence durant ces moments… et il nous arrive parfois de cododoter pour pouvoir l’apaiser ou pour nous : se reposer (car dans notre lit, bien entendu, il dort bien… sauf en cas de pleine lune ^_^ ).
Je vous souhaite que la petite sœur fasse ses nuits plus rapidement 😀 pour retrouver le bonheur de dormir une nuit complète…