Itinéraire vers la propreté
Depuis plus d’un mois, le Gnocchi est propre, continent.
Ceci retrace notre itinéraire vers la propreté, j’y partage notre expérience et ce que j’en ai appris, ce n’est en aucun cas une méthode pour devenir propre. La seule règle que j’oserai vous donner : Écoutez votre enfant !
Bébé au naturel
Le gnocchi et les couches, cela n’a jamais été une grande histoire d’amour. Il n’a jamais apprécié être allongé, donc le moment de change était une escalade vers la crise, et si nous voulions l’éviter, à nous de nous transformer en théâtre de guignol, avec chants, cabrioles, animaux de la forêt et guili guili à la rescousse.
Pour enlever la couche, pas de problème. Mais la remettre. Une autre histoire. Nous avons bien évidement essayé toutes sortes de couches, lavables et même jetables, mais aucune ne satisfaisait à l’exigence ultime du gnocchi : JE VEUX AVOIR LES FESSES A L’AIR !
D’autant qu’il avait de l’eczéma sur le siège, malgré tous les traitements, crèmes et autre produits naturels ou non que l’on a tenté de lui mettre, ce qui était sans doute l’une des causes premières de sa hantise de la couche.
Ça et le sentiment de liberté du zizi qui se balade au vent.
Dès que ça a été possible, nous l’avons changé assis, puis debout. Les crises étaient moins importantes, car la position de change moins inconfortable pour lui.
Mais clairement la couche restait problématique :
A peine la couche mouillée était enlevée que le gnocchi partait en courant cul-nu en rigolant tout ce qu’il pouvait.
(Je précise qu’il le fait aussi aujourd’hui lorsqu’il quitte le slip. Il doit bien y avoir une sensation particulièrement agréable dans le fait de sentir le vent caresser ses coucougnettes.)
Toujours est-il qu’à 18 mois chaque change se transformait en combat de catch entre les membres du XV de France (on ne soupçonne pas la détermination et la force d’un bambin, et le plaquage au sol est moyen bienveillant quand même).
Le printemps et le beau-temps arrivant, j’ai commencé à le laisser les fesses à l’air à la maison.
Rapidement je me suis rendue compte que le gnocchi savait se retenir pendant de longues périodes, et attendait d’avoir à nouveau une couche pour se soulager. Il ne se faisait pratiquement jamais pipi dessus lorsqu’il avait des vêtements mais pas de couches, et attendait d’être nu pour faire.
Les couches étaient régulièrement sèches après une sieste.
Si nous étions à l’étage et que je lui demandais de faire dans le pot ou dans la baignoire, il se retenait (parfois longtemps) mais s’il allait sur son lit j’étais sure qu’il faisait pipi dans les 2 minutes (je pense qu’il se sentait en sécurité sur le lit pour se soulager).
Il se soulageait aussi dès qu’il était dehors.
L’intuition
J’ai donc senti que quelque chose se passait en lui, qu’on n’était pas à la continence, mais que doucement, les sensations se mettaient en place.
J’ai poursuit l’expérimentation en lui retirant les couches lorsqu’on était à la maison ou en balade.
Il s’est soulagé sur à peu près toutes les zones de la maison. Toujours avec cet air étonné : Tient, si je fais pipi dehors, la terrasse est mouillée, si je fais pipi dans la cuisine, le sol est mouillé…
On a accompagné avec bienveillance :
– « Et oui, si tu fais pipi sur le carrelage, il est mouillé. Tu sais tu peux nous prévenir si tu souhaites faire pipi, ou alors tu fais pipi dans le pot ou dehors. »
Jamais on a grondé, juste expliqué.
– « Oulalala tu as fait pipi dans la cuisine, regarde c’est tout mouillé, et tes pieds aussi sont mouillés, tu viens on va laver les pieds et ensuite on lavera par terre. »
– « Oh le joli caca ! Mais il est par terre ! Oh il doit s’ennuyer tout seul par terre, il doit être triste de ne pas être dans le pot, regarde, on va le mettre dans le pot et on va dire au revoir caca. »
Oui, cela demande du lâcher prise. Ce n’est QUE du pipi, le canapé en cuir, le tapis en tissu, les escaliers en parquet. TOUT a été testé. TOUT se lave. Et si c’est fait immédiatement, ce n’est vraiment pas un surplus de travail important. Et pour le caca, nous avions les produits d’entretien et une éponge spéciale à portée de main.
Nous lui proposions le pot tous les matins, car réglé comme une horloge, on était surs d’avoir les selles. Il a mis du temps à accepter de s’y assoir, a souvent fait à côté du pot, mais encore une fois, c’était le temps d’acquérir les sensations et de se rendre compte des conséquences du caca au sol.
La transition
Au mois d’Août, il avait 22 mois et se retenait en balades et à la maison, mais ne faisait pipi que dans la couche ou dans la baignoire.
Il refusait le pot, ou du moins n’y faisait rien le peu de temps où il y restait.
Mais il refusait aussi les couches… Le catch se transformait en agonie et clairement je sentais une détresse et un mal être à chaque fois qu’on le forçait à en porter.
Je sentais la pression monter car avec le retour des matinées en crèche fin Août j’avais peur qu’on doive retourner aux couches tout le temps et qu’il perde ses sensations, que ce soit la guerre pour lui mettre.
Je lui en ai parlé, j’ai choisi des livres, on a proposé le pot souvent, expliqué les tenants et aboutissants : « Quand on ne met plus de couches, alors on doit faire au pot. »
J’ai essayé le petit pot, le gros pot, le réducteur, les toilettes, rien à faire, il refusait de s’asseoir pour faire se soulager et continuait de refuser les couches.
La crèche a accepté de jouer le jeu du sans-couches, mais il faisait sur lui tous les matins.
Je le récupérais avec l’air dépité de la puéricultrice. « Il ne nous prévient pas, il ne dit même pas quand il est mouillé. »
A cette période, il a beaucoup demandé un livre emprunté à la bibliothèque : Camille a fait pipi dans la culotte (Aline de Pétigny et Nancy Delvaux).
J’adaptais les dialogues de la maman en les rendant vraiment bienveillant et pas culpabilisant du tout, expliquant que ça arrivait les accidents, qu’il y avait des vêtements secs de rechange pour cela, que ce n’était pas confortable d’être mouillé, qu’il ne fallait pas avoir peur de le dire. Que Camille était triste et avait honte mais qu’il ne fallait pas, que ce n’était pas grave d’avoir un accident, et qu’il ne redevenait pas un bébé pour autant.
Il nous demandait ce livre plusieurs fois par jour à une période, je pense que cela faisait écho avec ce qu’il vivait à la crèche.
Un lâcher prise, un déclic
Après deux semaines non concluantes, j’ai décidé de lâcher l’affaire. Pendant une semaine de vacances en famille, nous lui avons remis des couches, qu’il acceptait bon an mal an. On proposait le pot, sans plus, sans insister. Surtout on arrêtait de le bassiner « Si tu ne portes pas de couches, il faut faire sur le pot ».
Au retour de la semaine de vacances, quelques semaines avant ses 2 ans, il s’est assis sur son pot de sa propre initiative et y a fait pipi.
Et depuis, tous les cacas et pipis se font au pot. Les accidents sont très rares, à la maison comme à la crèche.
3 semaines plus tard, il refusait les couches pour les siestes et la nuit. On lui a expliqué qu’il devait alors faire pipi juste avant de dormir, et il joue le jeu.
Conclusion : L’intuition
Je pense que dans notre cas, le gnocchi avait vraiment les couches en horreur et était motivé.
La semaine de vacances lui a montré qu’on pouvait le laisser tranquille avec ces histoires de pot mais que la conséquence était le port de couches. Il s’est rendu compte par lui même que le pot était une meilleure solution et surtout je pense la décision venait de lui, et non de nous.
Ma conclusion est la suivante : Quelque soit l’âge du bambin, ce qu’il faut, c’est le sentir. Une intuition. Une demande de sa part, un petit quelque chose qui fait penser qu’il chemine vers la propreté. Pas forcément attendre qu’il soit prêt. Juste intéressé.
Il faut aussi du lâcher prise de la part des parents, on ne peut pas attendre d’un bambin qu’il passe des couches au pot sans expérimentation. Il doit acquérir les sensations, comprendre les conséquences de ses actes, voir l’effet du pipi dans la culotte, par terre, etc.
Relativiser les choses, un pipi par terre ce n’est pas la fin du monde, le caca se nettoie.
Et ne pas trop mettre la pression. Avec le recul je me suis aperçue que j’en faisais trop : J’en parlais beaucoup, je lui montrais les livres, et surtout j’étais moi même stressée sur le sujet vis à vis de la crèche.
A peine ai-je lâché l’affaire qu’il était propre, ce n’est sans doute pas un hasard.
Cette histoire fut menée bien plus tôt que je ne l’imaginais, mais au rythme du gnocchi et en accord avec ses besoins.
Merci pour ton partage d’expérience. Ici mon fils a deux ans. Cet été nous lui avons proposé le pot, laisser cul nu quand il refusait la couche. Je voyais qu’il ne voulait pas la couche et qu’il commençait à pouvoir se retenir, mais dès qu’il a vu que le pipi ça le mouillait, il a tout rejeté en bloc, le pot, et être cul nu. Il réclame systématiquement sa couche. J’ai peur de manquer les signes qui indiqueront qu’il est intéressé ou prêt. Leur faire confiance…mais c’est moi qui manque de confiance dans mes capacités de maman à faire bien pour lui…
Je suis sûre qu’il saura te faire comprendre ! C’est aussi ça les enfants avancent, et reculent pour mieux sauter 🙂 j’imagine qu’il a besoin de se rassurer, et que le choix viendra de lui. Ici je l’avais aussi rassuré sur le fait de grandir : oui, faire au pot c’est être un grand garçon (c’est valorisant) mais s’il a besoin de rester un petit bébé c’est possible aussi et faire au pot ne l’empêchera pas de rester petit s’il le souhaite 🙂