Oser franchir le cap

Ces allergies ont pourri la vie du gnocchi et la nôtre.
Elles nous ont prises au dépourvu. Démoralisées.
Lorsque l’on établi la liste de ce que l’on ne peut pas manger. Lorsque l’on parcours désespérément les rayons des magasins à la recherche d’un aliment ne contenant pas d’allergène. Lorsqu’on se désespère de ne pouvoir aller au restaurant.
Oh oui, elles nous pourrissent la vie.
Mais… elles nous ont aussi botté les fesses avec vigueur, et aidé forcé à sauter des fossés que nous n’aurions jamais osé franchir.
Faire des choix que nous n’aurions jamais envisagé.
Motivés à regarder le bon côté, celui où après tout, la nourriture n’est que quelque chose qui se mange, et que la vie, c’est bien plus que ça.
Elles nous ont ouvert à un nouveau mode de consommation, à une prise de conscience.
Elles nous ont aussi aidé à franchir le cap de l’instruction en famille.

L’IEF, l’école à la maison. Oh oui quelque part cette option résidait dans un coin de ma tête depuis la naissance du gnocchi, sans jamais la prendre au sérieux. Oui mais financièrement on fait comment ? Et techniquement ? Et rester tout le temps avec ton enfant ? Et comment on s’y prend ? Il faut suivre un programme ? Se former aux pédagogies alternatives type montessori ? Investir des milliers d’euros en matériel ? Des questions et des questions…
Je me renseignais cependant doucement. Juste pour savoir.
Et ai appris que l’école n’est pas obligatoire avant 6 ans l’école n’est pas obligatoire, seule l’instruction est obligatoire après 6 ans (edit, merci Christel :-)) . J’ai découvert Montessori et Reggio, l’unschooling et les cours par correspondance, de nombreux supports, blogs, témoignages.
Déjà, la question faisait moins peur.

Puis lorsque nous avons eu nos déboires avec la crèche, été témoins du mal-être du gnocchi suite aux mises à l’écart qu’il a subit pendant les repas à la crèche, vu la sensibilité extrême qui le fait réagir aux contacts infimes avec le gluten… On a décidé de passer le cap.
De toute façon j’ai arrêté mon activité pour m’occuper de lui (sans congé parental, sans aide, juste arrêté), l’année de ses 2 ans, pourquoi ne pas continuer ?
Et permettre à chacun de trouver son rythme. Suivre les centres d’intérêt du gnocchi, suivre ses passions, répondre à ses interrogations.
Ne pas le brider, le formater, le forcer à rentrer dans un moule alors que tout ce qu’il demande est de voler ?
Etre à l’écoute et disponibles les jours sans, ceux où un allergène a réussi à se faufiler quelque part. Le faire manger lorsqu’il a faim, dormir lorsqu’il a sommeil…

Je me met à observer le gnocchi d’un œil nouveau, repérer ses envies, ses manies, ses besoins afin de lui proposer des activités auquel il adhérera et qui répondent à ses besoins du moment.
Je sais par exemple que je suis sûre de faire un flop intersidéral si je lui propose un puzzle ou des images à associer.
Par contre, si je lui propose une activité qui inclue une action motrice, il peut rester concentré de longues minutes : trouer, percer, poinçonner, découper, modeler. Faire travailler ses muscles des mains tout en préparant à l’écriture et en répondant à ses besoins.

Bref, c’est une nouvelle aventure qui commence. Une aventure qui nous fera tous grandir je pense et que je suis ravie de débuter !

Je ne sais pas jusqu’où elle nous mènera, combien de temps elle durera, 3 mois, 1 an, 5 ans ? Nous verrons et nous nous adapterons, comme nous l’avons toujours fait !