Le brouillard parental
Ce brouillard, j’y suis. Depuis quelques mois.
Depuis que le gnocchi a arrêté la crèche en novembre, je crois.
Je prends chaque jour l’un après l’autre en essayant de le faire compter et à la fin de la journée je regrette de ne pas avoir plus de temps pour préparer des activités, de ne pas être plus disponible, plus ceci, plus cela.
Au final, la frustrée c’est moi car le gnocchi lui semble satisfait de ce rythme. Lui si actif, si ouvert sur l’extérieur demande désormais à rester à la maison s’il ne se sent pas bien.
J’apprends le vide et lui aussi. J’observe cet enfant qui dès ses 3 mois réclamait une stimulation quasi permanente se transformer en petit être contemplatif.
Pour lui la stimulation n’est plus aussi nécessaire. Il adhère généralement si je propose quelque chose de nouveau mais ce n’est pas systématique. Ses activités préférées restent de jouer aux petites voitures et se fabriquer des circuits et cabanes sur le canapé.
Ce brouillard m’empêche aussi d’écrire. Les mots viennent, souvent la nuit lors de mes réveils-tétées. Je dois avoir écrit 5 ou 6 articles dans ma tête. Il me manque juste le moment, la disponibilité cérébrale, l’espace pour le retranscrire sur l’ordinateur.
Car même le soir, lorsque le gnocchi est couché, je suis toujours dans le brouillard.
Au final mon brouillard est essentiellement composé de questionnements, d’inquiétudes, de recherches sur les allergies, de théories de pourquoi son état empire, en stratégies pour chercher des réponses, de dossiers à monter pour les spécialistes que l’on va consulter. Beaucoup d’énergie est dépensée pour se faire entendre des docteurs, pour trouver celui qui se donnera la peine de chercher.
Mais le brouillard se lève, peut-être. Les dossiers sont envoyés, le marathon des spécialistes est passé, les examens seront bientôt réalisés, à force d’insistance et de persévérance on a obtenu qu’on nous entende, qu’on cherche plus loin, qu’on teste un nouveau traitement qui le soulage vraiment.
On attend une gastroscopie avec biopsie afin de voir l’état de son oesophage et supprimer des hypothèses comme la maladie coeliaque ou l’oesophagite à éosinophiles.
Depuis 2 semaines nous avons donc réintroduit le gluten, et voyons notre petit avoir mal au ventre, perdre l’appétit et l’envie de jouer, de sortir…
Elle devait avoir lieu demain mais la grippe s’est invitée chez nous et le gnocchi ne peut subir l’anesthésie générale, ce sera donc dans deux semaines si tout va bien.
Ensuite, selon les résultats, ce sera Necker au mois de mai.
Et enfin les réponses viendront. Et l’on avisera. On pourra se projeter, et décider comment continuer et surtout avancer, quitter cette inquiétude sclérosante.
Bref tout cela pour dire que le début 2015 a été statique et mouvementé à la fois. Le brouillard avait parfois allure de tempête émotionnelle.
Et maintenant on attend que le mistral balaye tout ça, apporte le printemps et nous rende notre ciel bleu.
Et avec lui, pourquoi pas un peu plus d’énergie pour transformer mes pensées en articles sur ce blog 🙂
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Le titre de cet article reprend celui de cet article du blog Reggio Twins, qui a fait écho chez moi
Tu es une maman formidable. Je pense à vous.