Les 10 commandements du parent d’enfant ayant des allergies alimentaires
Le gnocchi a été diagnostiqué allergique aux protéines de lait de vache à 4 mois. Après un an de régime d’éviction mal effectué sur conseil d’une allergologue, sa santé s’est détériorée et il a développé d’autres allergies alimentaires.
Aujourd’hui, il est allergique à tous les laitages animaux, aux œufs, au gluten, au soja, au poisson, aux fruits à coques, aux fruits exotiques, aux épinards, à la courgette.
Voici les 10 commandements que je donne aux parents pour survivre aux allergies alimentaires 🙂
1 – Cuisiner tu apprendras
Tu sauras que la gomme de guar et la maïzena remplacent l’œuf, que le fruit d’or sans lactose est trop gras avec le chocolat et le sans gluten, que le petit épeautre passe peut-être. Tu sauras que le quinoa est plein de bons nutriments même si ton fils préfère les patates. Que l’arrow-root est un liant et un super alicament.
Tu apprendras à tout faire maison, les sauces, les pâtisseries.
Tu inventeras des recettes, pour te rapprocher d’un idéal que tu as dans ta tête. Remplaçant le lait par la crème de riz, de la maïzena et de l’agar agar pour lier, tu arriveras même à faire une crème au chocolat. Et parfois, de la recette originale tu t’approcheras.
2- Ton budget tu éclateras
A coup de médicaments non-remboursés, compléments, probiotiques et autres traitements.
En consultations chez les kinésiologues, micro-kinés, micro-nutritionnistes, ostéopathes qui peuvent améliorer la qualité de la vie de ton enfant.
En trajets, en transports.
En heures non travaillées pour emmener ton enfant en consultations. Pour s’occuper de lui les jours où il est mal.
En nourriture. Sans gluten, bio, sans ceci, sans cela. Un paquet de pâtes à 3€ au lieu de 0,80. 16 sablés fadasses et sans goût à 4€ au lieu d’un paquet à moins d’un euro. 6€ les 500g de farine au lieu de 0,77€ le kg de farine de blé bio.
3- Les étiquettes tu décoderas
Tu sauras ce que maltodextrine veut dire, et ce que ça contient. Tu sauras qu’il faut éviter le caramel industriel. Tu sauras que le babeurre n’est pas bon, mais que le beurre de cacao est OK.
Tu auras des listes, des mémos, des applis pour t’aider à décoder les additifs, les E-machin.
4- Des industriels tu douteras
Et tu te méfieras, des industriels qui mettent des traces de tout dans leurs préparations (Pourquoi certaines farines de blé contienent-elles des traces de lait ???)
Tu te méfieras des recettes qui changent, des étiquettes qui évoluent.
Tu te méfieras de ces fameux E-??, des nitrates, sulfites et autres additifs chimiques.
5- Une vie saine tu adopteras.
Adieu la chimie dans l’alimentation. Du bio un maximum. Évitons pesticides et additifs qui pourraient empirer les choses.
Et ailleurs, pareil, pourquoi ne pas tout vérifier, retirer les produits pleins de perturbateurs endocriniens, agents irritants, allergisants et même cancérigènes ?
En gros, mettre l’enfant allergique en contact avec un maximum de choses saines.
6- A ton instinct tu te fieras et ton enfant mieux que personne tu connaîtras
Quand ton bébé vomit ses courgettes, tu as beau prier pour une épidémie de gastro, tu sens que ce n’est pas ça. Que la gastro c’est contagieux, qu’il n’y a pas de raison qu’il soit le seul à l’avoir.
Quand tu as un doute sur un aliment, plusieurs fois d’affilée.
Quand tu sens que ton enfant ne va pas, que quelque chose cloche. Alors tu te feras confiance. Tu creuseras. Tu t’écouteras. Tu l’écouteras. Et tu te rendras compte que tu as raison. Dans 99% des cas.
Tu sauras décoder ses pleurs, ses humeurs, son sommeil, son appétit et l’état de son transit.
Que le meilleur médecin de ton enfant c’est toi.
Que certains qui se targuent de soigner n’ont jamais vu un cas comme ça et n’ont aucune idée de ce que c’est. Qu’ils sont trop fiers pour l’admettre ou trop bêtes pour le voir.
Tu sauras lire entre les lignes.
Tu prendras les devants, en te fiant à ton instinct, à un journal alimentaire, pour trouver les allergènes, pour mener l’enquête et pour trouver des solutions.
7- De proches et gens compréhensifs tu t’entoureras
Pour ne pas craquer.
Et tu éviteras ceux qui n’y comprennent rien. Tu te blinderas contre eux, et tu choisiras les gens à qui tu en parleras. Les autres, ceux qui doutent, tu les laisses de côté, tu n’essaies pas de les convaincre, tu leur dis que c’est ainsi et pas autrement, point final. Car finalement, très peu comprennent ce que ça représente au jour le jour.
Tu te cherches des interlocuteurs de confiance pour ne pas craquer, ton conjoint, tes parents, et même sur Internet d’autres parents d’enfants allergiques via le groupe des allergies alimentaires. Tu peux appeler l’AFPRAL qui est aussi là pour ça, écouter, accompagner, aider.
8- La hache de guerre tu déterreras.
Car ce sera un combat.
Contre les médecins. Pour qu’ils entendent, écoutent, acceptent de tester, de soigner.
Contre les gens qui considèrent que les allergies alimentaires ne sont pas si graves, et qu’il va pas en mourir s’il mange un quignon de pain (et vous, vous avez souvent la gastro pour le plaisir ou par politesse, j’ai envie de leur répondre !)
Contre les crèches, les écoles, qui ne savent pas prendre en charge ces enfants là. Qui ne sont pas formés, qui commettent des erreurs. Qui protègent leurs arrières au lieu de protéger les enfants. Qui les excluent, les mettent à part.
Contre le système qui ne prend pas en compte ce genre de problème, qui ne te donnera sans doute aucune aide.
9- Jamais tu ne te décourageras
Même lorsque tu auras vu tous les spécialistes de ta région sans que les choses avancent.
Même lorsque l’allergologue dira que ton enfant n’a rien, qu’il est capricieux et qu’il faut apprendre à lui faire à manger.
Même lorsque tu essaieras une recette de gâteau sans lait sans beurre sans œufs sans soja sans gluten et que tu la rateras pour la 3ème fois.
Même lorsque tu auras le cœur serré à chaque fois que ton fils voit un enfant manger quelque chose qu’il ne tolère pas et qu’il dit « Veux ça, veux ça ! »
Même lorsque ton enfant ne mange que 2 compotes par jour et le reste de la semaine des patates et du jambon.
Même lorsque ses réactions empirent à chaque accident et que tu crains le pire pour la prochaine fois.
10- De l’espoir, tu auras
Parce qu’une maîtresse aura l’idée de faire un gâteau sans allergène dans la classe de ton petit.
Parce que les allergies peuvent s’améliorer et un seuil de tolérance trouvé pour que ton enfant soit moins en danger.
Parce que des gens ont l’idée de publier des livres de recettes formidables pour les enfants allergiques.
Parce que la solidarité existe, et que les parents entre eux se soutiennent et s’accompagnent.
Parce qu’au bout de la route, tu trouveras peut-être un médecin qui écoutera, un spécialiste qui aura une idée, une inspiration qui pourra changer les choses, trouver la cause, rétablir l’équilibre.
Parce que sans espoir on arrête d’avancer.
Pour aller plus loin :
- Livres de recettes pour enfants allergiques
- Groupe facebook de soutien et de conseils sur les allergies alimentaires
- L’Association Française pour la Prévention des Allergies
- Les petits Morphaloups, Association pour informer et aider les parents d’enfants poly allergiques sévères, avec troubles digestifs importants : pathologies à éosinophiles, SEIPA
Allergie au maïs aussi ici donc pas de maïzena ni maltodextrine
Merci merci…. Mon chouchou aussi plv gluten soja fruit rouge et exotique fruit a coque arachide. Toute la famille des prunes. le choux certains acarien …… Et j’ai l’impression de me voir … On ce sen loin seul … MERCI
A oui j’ai oublier maïs
Bien résumé. On est dans la même barque. Cuisiner sans PLV et sans gluten, je m’y suis faite. Mais devoir apporter le panier repas à l’école, pèse sacrément sur l’organisation quotidienne à mon sens.
Si tu as un adresse pour trouver facilement du beurre de cacao, je suis preneuse. J’en trouve pas en magasin bio, seulement sur aromazone et les prix ….