Marion Kaplan : Pourquoi sommes nous de plus en plus nombreux concernés par les allergies alimentaires ? (Conférence)
Lors du Salon des allergies alimentaires et des produits sans qui avait lieu le 19 et 20 avril 2015, j’ai assisté à la conférence de Marion Kaplan. Voici la présentation de Marion Kaplan donnée par le salon :
Bio-nutritionniste, élève du docteur Kousmine, Marion Kaplan est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur le thème de la santé. « Ce n’est pas parce qu’on digère un aliment, qu’on le tolère. Tout le monde ne peut pas manger la même chose ».
Tout au long de son parcours, Marion Kaplan a écrit de nombreux ouvrages sur l’alimentation. Elle a été préfacée par le Pr Henri Joyeux de l’Institut du Cancer et de la Faculté de médecine de Montpellier.
Cette conférence me tenait à cœur car c’est le gastroentérologue du gnocchi qui m’a parlé la première fois de Marion Kaplan. D’ailleurs le premier à nous croire lorsque l’on parlait des allergies du gnocchi, et à nous conseiller d’arrêter le gluten (avec raison). Je l’ai d’ailleurs croisé à la conférence, et je suis ravie de voir que le monde médical et le monde de la médecine « alternative » cohabitent et partagent des points de vue !
En réalité, je connaissais déjà le vitaliseur de Marion, recommandé par le Dr Joyeux que j’ai vu en conférence il y a 5 ans, bien avant qu’il soit médiatisé (et avant d’être concernée par les allergies alimentaires).
Pourquoi sommes-nous de plus en plus allergiques ?
Lorsque j’arrive pour la première conférence Samedi, j’ai quelques minutes de retard. Je m’assieds tout en entendant Marion Kaplan regretter que de plus en plus d’accouchements se fassent par césarienne et expliquant l’importance de l’accouchement voie basse pour la flore intestinale. Elle explique aussi le rôle primordial de l’allaitement et notamment du premier lait : Le colostrum qui contient les bactériophages qui vont en quelque sorte préparer le terrain pour le développement d’une flore intestinale saine.
La conférence s’annonce intéressante ! Deux sujets qui me touchent directement sont abordés : l’allaitement et la flore intestinale !
Tout le reste de la démonstration de Marion Kaplan vise à expliquer l’importance d’une flore saine, car énormément de maladies partent des intestins. Notamment les allergies et intolérances alimentaires. En gros, depuis 3 générations, nous demandons à l’industrie de nous faire la cuisine. Celle-ci le fait à moindre coût, à moindre qualité. Nos habitudes alimentaires, habitudes de vie, les médicaments, la pollution, sont autant de facteurs qui influent sur notre santé mais surtout sur notre flore intestinale.
Pour elle le gluten et les laitages sont des poisons que le corps assimile mal, acidifiants, qui abîment la flore intestinale.
Par exemple la pilule contraceptive créé une mauvaise flore intestinale chez la mère, qui sitôt ou presque qu’elle l’arrête, tombe enceinte, porteuse d’une flore non saine. Et bébé, en naissant, récupère cette flore qui n’est pas équilibrée et devient le terreau idéal de certaines pathologies comme les allergies.
Elle a insisté sur les prédispositions génétiques, les fameux typages HLA. Je vais essayer de faire simple : Vous connaissez le HLA B27 ? Si l’on en est porteur, on a plus de chances de développer une spondylarthrite ankylosante. Cela ne signifie pas qu’on l’aura systématiquement ni que quelqu’un qui n’a pas le HLA B27 ne peut pas avoir de SLA, juste que les risques sont plus élevés. Elle nous a montré son propre typage HLA. Elle est porteuse de 3 HLA qui la prédisposent à la sclérose en plaques. Sachant cela, elle va au court de sa vie éviter les situations potentiellement à risque (vaccins, métaux lourds…).
C’est pareil pour les allergies. Si l’on est porteurs de ces prédispositions, on aura bien plus de risques d’avoir des allergies, encore plus si d’autres facteurs aggravent (mauvaise alimentation, mauvaise flore, non allaitement, métaux lourds etc.)
Comment renverser la vapeur ?
Et comment fait-on pour avoir une bonne flore ? Eh bien, on mange, bon et bien ! Un minimum de produits industriels et transformés. Un maximum de légumes et de fruits (locaux, frais de bonne qualité, bio ou raisonnés). Du poisson, de la viande, (un minimum de mammifères, plutôt de la volaille) de bonne qualité, élevée avec soin et alimentée avec soin ! Il faut savoir qu’une vache nourrie au soja et au blé fabrique des OMEGA 6 (déjà présents en trop grande quantité de manière générale dans notre organisme) qui seront présents dans le steak que l’on mangera, et au final dans notre organisme. Une vache qui broute de l’herbe fabrique de l’OMEGA 3 (pas assez présents dans notre organisme !) que l’on retrouvera aussi dans le steak final. Donc l’origine de la viande (sa qualité) a une vraie importance, il n’y aura pas les même nutriments dans l’assiette au final !
Elle recommande aussi une cuisson basse température à la vapeur (idéalement avec le fameux vitaliseur) qui garde un maximum de nutriments.
Un œuf du petit producteur ou du poulailler du voisin sera meilleur qu’un œuf bio car il a été fécondé (en Europe il est apparemment interdit de commercialiser des œufs fécondés).
En bref
Marion Kaplan recommande donc de consommer de saison, bio ou local, raisonné, connu, bref revenir à l’alimentation de nos arrière grand-mères 🙂
Il s’agit un peu de bon sens. Depuis que nous avons découvert les allergies du gnocchi nous avons amorcé ce changement, arrêté de faire confiance aux industriels. Lorsque l’on commence à lire les étiquettes et prendre conscience de ce qui atterri dans notre assiette, un déclic se produit. Manger moins, manger mieux, de meilleur qualité…
Elle a démontré que cette alimentation saine avait un réel impact sur notre santé, sur notre flore intestinale et donc sur certaines pathologies dont les allergies.
Pour en savoir plus
Coucou Mélanie !
J’ai malheureusement raté cette conférence, comme toutes les autres qui m’intéressaient… car j’ai été très occupée sur mon stand.
Je suis d’accord avec Marion Kaplan pour dire que ce que nous mangeons influe sur notre santé… et que nos modes de vie, favorisant la pollution, la malbouffe et autres horreurs ne participent pas au bon état de notre intestin et sont à l’origine de certaines pathologies.
Il ne faut toutefois pas généraliser et tout expliquer ainsi, encore moins d’une façon culpabilisante pour certains : le stress pendant la grossesse favorise les allergies, les césariennes aussi, il faut allaiter les bébés pour les protéger des allergies… celles qui ne le font pas privent leur enfant du meilleur, les vaccins détruisent notre système immunitaire, nous sommes trop propres, il ne fallait pas prendre la pilule, on mange mal, on ne cuisine pas assez…
Bref, selon certains discours on a l’impression d’avoir fait des erreurs honteuses et d’être punis via les allergies.
Qui ne fait pas d’erreurs ?
Je vais dévoiler une partie de ma vie privée… mais personnellement, j’ai le sentiment, malgré tout ce que l’on peut me reprocher, d’avoir fait de mon mieux : pas de pilule, pas de césarienne (par erreur sans doute, car Hugo a eu une naissance difficile…), allaitement pendant plus de 8 mois, pas de petits pots (de façon exceptionnelle des petits pots bio) mais des petits plats maison, confectionnés avec des produits de qualité et amour (nous sommes adeptes des aliments bio et de qualité depuis longtemps déjà), les vaccins obligatoires seulement ont été fait (les autres contiennent de l’oeuf…)
Ah oui, pardon ! J’ai stressé pendant ma grossesse, et pas qu’un peu ! Il faut dire que des crises d’asthme en série, une côte fêlée à cause de la toux et une amniosynthèse avec résultat 3 semaines plus tard, ça n’aide pas !!! Autre chose : je suis propre, c’est vrai… peut-être trop, mais on ne se refait pas !
Cela dit, Hugo a vécu les 20 premiers mois de sa vie en appartement avec un chien, sensé favoriser un système immunitaire performant…
Le problème, c’est que malgré tout cela, Hugo est allergique, poly-allergique même… et ses soucis ont commencé dès ses premiers jours de vie.
Ce qui n’a rien arrangé par contre c’est la nullité de certains médecins qui l’ont « suivi »… ce n’est pourtant pas faute d’avoir cherché le bon !
Aucun n’a daigné nous écouter quand nous évoquions les allergies… et il a fallu attendre un oedème pour qu’elles soient enfin mises en cause !
Pendant ce temps, Hugo a été gavé d’antibiotiques, à raison d’une à deux semaines par mois… pendant 13 mois !!!
C’est notre faute me direz-vous, nous n’aurions jamais dû les lui donner ! Cela est cependant plus facile à dire qu’à faire ! Quand on est des parents « débutants » et que l’on voit son bébé s’étouffer, on suit bêtement la prescription du médecin.
Le seul tort que nous avons eu, c’est d’écouter bêtement des médecins qui n’ont rien compris…
Je reste en effet persuadée que les allergies d’Hugo n’auraient pas été aussi nombreuses et sévères s’il n’avait pas avalé ces fichus antibiotiques, et je regrette d’avoir été « la main criminelle »… si seulement j’avais su !!!
Cela dit, cela n’explique pas les allergies, qui étaient là depuis le début…contrairement à l’hérédité, avec une maman asthmatique et un papa allergique respiratoire…
Merci Mélanie pour ce résumé de la conférence, grâce à toi, c’est comme si j’avais réussi à y assister 😉
Merci Mélanie pour ce compte-rendu !
Nelly, je suis d’accord à 100% avec toi ! Et étrangement, certains éléments de ton parcours de grossesse résonnent terriblement à mes oreilles … 🙁
http://www.aubonheurdesenfantsallergiques.fr
Un parcours que nous avons subi toi et moi… car si nous avions eu le choix nous aurions préféré qu’il soit plus facile… et moins stressant 😉
Bonjour Nelly et Patricia,
Vraiment c’est très intéressant ce que vous écrivez. Je ne pense vraiment pas que nous devions culpabiliser pour les allergies de nous enfants ou se reprocher quoi que ce soit car comme Nelly l’explique bien, chaque chose a été faite au mieux, pour son bien, et avec les infos données par les gens de confiance, médecins, etc.
Oui, il y a un facteur génétique, mais sommes-nous coupable, ou nos parents, ou nos grands-parents ? Il ne s’agit pas de culpabilité (bien que ce soit difficile de ne pas se reprocher quoi que ce soit, nous sommes ce que nous sommes (je parle pour moi ici^^)) mais d’information à mon sens.
Savoir que le lait maternel est le meilleur, savoir que l’alimentation peut influer, savoir que l’environnement peut agir. Après chacun fait ce qu’il veut, et je respecte la maman qui ne souhaite pas allaiter par choix personnel, après avoir fait un choix conscient et clair avec toutes les vraies informations qu’elle disposait.
Et c’est le problème, les infos sont difficiles à obtenir et ces conférences ont le mérite de les donner. Des parents ayant fait des choix mal informés en faisant confiance à un docteur, à une personne supposée experte ne peut se reprocher non plus. Même si tu l’expliques bien Nelly, rapidement on se rend compte qu’on connait mieux nos enfants que les docteurs, et peu à peu on apprend à s’informer par soi-même. Mais il faut déjà avoir eu un certain parcours pour en arriver là.
Par contre une maman qui s’amuse à faire goûter le nutella à un bébé de 4 mois est à mon sens irresponsable (véridique…), même si je ne peux pas vérifier quelles informations elle a eu, il me semble qu’on entend tout de même suffisamment de choses sur les risques des allergies, de l’arachide, la diversification. Je ne sais pas si je suis claire, mais le but est de dire : On ne doit pas se culpabiliser sur les allergies de nos enfants ! Et faire des choix éclairés c’est tout de même mieux.
Le titre de la conférence était choc, et un peu provoc je trouve : « pourquoi sommes-nous de plus en plus allergique » généralise en effet mais dresse un tableau global de notre société aujourd’hui et de comment cette société peut influer sur la santé.
Et malheureusement, même en faisant des choix comme le bio, l’allaitement, etc. cela n’empêche pas les allergies ! Mais il y a tellement de facteurs non connus et indépendants de notre volonté (eau du robinet, pollution, prédispositions etc.). L’idée encore un fois n’est pas forcément de pointer le coupable (bien qu’on en rêve car une fois identifié, peut-être nous suffira t-il de l’éliminer pour supprimer ces fichues allergies !). L’idée est vraiment à mon sens d’informer, car c’est ainsi que les choses évolueront.
Mais une chose est sûre Hugo et Marie ont de la chance d’avoir des mamans qui se démènent ainsi pour leur apporter le meilleur 🙂
Au plaisir de vous lire 😉
Nous sommes entièrement d’accord sur le fond 😉
Je te renvoies d’ailleurs le gentil compliment que tu nous as fait à Patricia et moi : tu es une super maman, qui fait de son mieux pour vivre avec les allergies et prendre soin de son gnocchi… j’adore d’ailleurs ce surnom 😉
Nous en sommes toutes au même point : nous nous demandons ce que nous aurions pu faire pendant notre grossesse ou après, pour éviter à nos enfants une telle galère… et nous culpabilisons souvent, car nous avons sûrement commis des erreurs (mais qui n’en fait pas ?), sans savoir vraiment lesquelles.
Je ne te reproche surtout rien, car tu as retranscris fidèlement ce que tu as entendu, et cela rend bien service, surtout quand il nous a été impossible d’assister à quelque conférence que ce soit, par manque de temps 😉
Cependant, je me dis que des novices, qui ne connaissent pas ou mal les allergies, peuvent encore plus nous stigmatiser avec un discours tel que celui de cette conférence…
Il est clair que toutes les familles dans notre cas manquent cruellement d’information lors du diagnostic… et une démarche dans ce sens est honorable… cela dit, certains propos doivent être nuancés, car les parents d’enfants nouvellement diagnostiqués mettent un certain temps à s’adapter à leur nouvelle vie… et il n’est pas utile de les accabler davantage.
Bien sûr que faire goûter du Nutella à un bébé de 4 mois n’est pas la meilleure des idées… mais souvent, ce n’est pas aux plus imprudents que les allergies posent le plus de problèmes… tant mieux pour eux !
Au plaisir de te lire 😉