So long 2014… Bienvenue 2015 !
2014 aura été une année compliquée oscillant entre inquiétude, soucis et problèmes de santé mais portée par le gnocchi et sa formidable bonne humeur.
Les allergies
2014 aura été l’année de la découverte des allergies multiples. Des rendez-vous chez les spécialistes, allergologue, gastroentérologue, micro nutritionniste, micro Kine, ostéopathe. D’une part pour poser un nom sur ce qui le rend malade. D’autre part pour améliorer la qualité de vie du gnocchi.
L’enquête perpétuelle pour trouver ce qui le rend malade, scruter chaque étiquette, noter chaque symptômes, chaque aliment consommé chez lui et chez moi.
Trouver des allergènes, douter, chercher, devenir paranoïaque sur la nourriture, apprendre à manger avec plaisir.
Nous avons aujourd’hui 12 allergènes surs et 5 douteux.
Allergènes confirmés : Laitages animaux, gluten, œufs, fruits à coque, poisson, soja, fruits exotiques, noix de coco, épinards, courgette, poivrons, aubergines.
Allergènes douteux : vanille, noix de coco, banane, persil, betterave.
Le soucis de l’accueil collectif
Ce fût l’année où le gnocchi a quitté la crèche. Déchanter sur cette crèche qu’il adorait, où il passait ses matinées depuis 18 mois. Apprendre qu’ils ont fait acte de négligence en lui donnant du poisson malgré le Projet d’Accueil Individualisé et le rappel par le papa 3h plus tôt.
Apprendre qu’ils excluaient notre fils tous les midis pendant le repas. Comprendre pourquoi il refusait désormais de manger à tous les repas.
Apprendre qu’ils l’ont isolé dans une salle de bain près d’une demi heure car il ne respectait pas un temps calme.
Et se heurter à un mur de mauvaise volonté pour améliorer son accueil et sa santé.
Ce petit être positif et toujours heureux est devenu un enfant colérique, mal dans sa peau, toujours en opposition, douloureux, angoissé et mangeant à peine.
Alors nous l’avons retiré de la crèche.
David contre Goliath
En nous heurtant à la crèche, la municipalité, la PMI, nous avons compris que les institutions ne savaient (et ne voulaient) pas accueillir les enfants allergiques.
Que lorsque les allergies ne sont tout simplement pas niées ou mises en doute, elles sont minimisées, jamais prises au sérieux.
Que malgré ce que l’on explique, les allergies ne se voient pas, et apparaissent comme fantaisistes pour la plus part des personnes.
Comment s’imaginer qu’un bonhomme de deux ans hyper moteur, très dynamique, très rieur est en proie à des douleurs digestives chroniques ? Qu’il est réveillé toutes les 2 heures la nuit par des reflux qui lui brule l’intérieur ? Qu’il a tout le temps faim mais ne mange pas par peur d’avoir mal ? Qu’il utilise cette motricité, cette énergie, ce mouvement perpétuel pour oublier ce qui l’embête à l’intérieur ?
Comment les structures d’accueil peuvent-elles comprendre qu’il a besoin d’écoute et d’attention lorsqu’il est au plus mal et que la confrontation ne fera jamais qu’empirer les choses ?
Le bout du tunnel ?
Parce qu’il n’y a pas que du négatif, 2014 aura aussi apporté de l’espoir pour la santé du gnocchi, nous avons réussi à réduire ses douleurs intestinales, améliorer son bien-être en rétablissant sa flore intestinale qui était catastrophique et qui a sans doute induit un syndrome d’intestin perméable provoquant les allergies. Le traitement de fond est en cours et nous espérons à terme pouvoir réintroduire certains aliments, une fois que ses intestins seront réparés.
Et même si ces allergies alimentaires ne partent pas, on apprend à les dompter, on ne désespère pas d’arriver à un équilibre et à maîtriser les douleurs du gnocchi afin qu’il ait une qualité de vie améliorée.
Gnocchi sur moteur à réaction
2014 aura vu les progrès incroyable du gnocchis en motricité, son aptitude à taper dans un ballon pendant des heures, à sauter, escalader, faire du porteur puis de la draisienne et de la trottinette.
Nous l’avons inscrit à la babygym depuis ses 2 ans et il se régale. Il passe sont temps à courir, à sauter, à danser, et (parfois) à faire le parcours de gym. C’est surtout un endroit où il peut se défouler, où pendant 1 heure, tout est permis (sauf s’amuser à sauter au dessus de la tête des petits copains qui sont allongés pendant la relaxation…. Hummm).
Le gnocchi nous accompagne aussi pendant des randonnées de plus en plus longues. Qu’il fait généralement en courant. Il escalade, grimpe, court, bref se régale en pleine nature.
Il apprend à faire attention, a une incroyable confiance en lui, en son corps et ses capacités. Quelques chutes ne le freinent pas, il repart de plus belle.
Oser changer, oser s’adapter
2014 fût donc aussi l’année des grands choix. Ceux de changer de vie. De plaquer mon entreprise définitivement pour m’occuper de lui à plein temps.
Pour lui apprendre à manger avec plaisir. Lui assurer qu’il a le droit de s’exprimer, que son corps lui appartient, qu’il n’est pas différent des autres enfants, et que l’extérieur n’est pas dangereux.
Lui apprendre qu’il peut exprimer sa colère autrement que par la violence, notamment lorsqu’il se sent agressé.
S’employer à développer ses talents, sa confiance en lui, à l’aider à s’épanouir, à se découvrir.
Depuis qu’il reste à la maison, nous avons découvert aussi un enfant plus posé, plus calme, qui peut passer de longs moments à s’occuper seul en jouant avec ses voitures, ses duplos.
Il aime les activités manuelles, peinture, coloriages, mais surtout la « Patata modeler ». Il se défoule en tapant sur cette matière souple, mais fait aussi preuve de précision et de finesse en la décorant de petits objets.
Premier mot parfaitement prononcé : camiiiion de pompiiier
Cette fin 2014 fut aussi marquée par l’explosion du langage chez le gnocchi. Étonnamment (ou pas) depuis qu’il a quitté la crèche, il s’est mis à parler couramment. Comme si la prononciation buttait, comme si les mots n’arrivaient pas à sortir, il avait un langage bébé agrémenté de quelques mots jusqu’à ses 25 mois. Puis d’un coup, il s’est mis à tout répéter, apprendre des nouveaux mots par dizaine, formuler des phrases, tenter d’exprimer ses sentiments, prononcer correctement du premier coup. Il connait par cœur bon nombre de chansons qu’il a retenues depuis qu’il est né.
Il a toujours quelques défauts de prononciation qu’il est capable de corriger s’il fait attention, mais qui font tout le charme de ses discours : « Un, deux, crois roues. Le crain il a crois roues ! »
Prendre soin des autres
Il nous étonne aussi par son empathie. Lorsque l’un d’entre nous se fait mal, il vient nous faire un câlin, une caresse, accompagnée d’un mot doux. Il grandit, comprend mieux les règles, fait davantage attention à son environnement et aux personnes autour de lui. Il adore les câlins de famille, être assis entre son père et sa mère provoque chez lui des effusions de joie communicative 🙂
Le bonheur lacté
Et en cette fin 2014 nous sommes à 27 mois d’allaitement à la demande, toujours aussi apprécié par tous les membres de la famille !
Je me rend compte que notre entourage est vraiment bienveillant vis à vis de cet allaitement, ce qui est une vraie chance. J’allaite partout, dernièrement en haut d’une montagne sous la neige et dans les buissons en faisant les champignons. Mais aussi dans la voiture, dans les magasins, dans la rue, pendant les balades… Souvent je m’isole juste assez pour que le gnocchi soit au calme et n’ait pas son attention attirée par mille choses autour de lui. Au final, je n’ai jamais essuyé de remarque négative, de demande de m’éloigner, partir ou me cacher. J’ai eu des regards appuyés (souvent de la part de femmes et d’hommes d’un certain âge) qui ont été courtoisement et fermement rendus 🙂
Les seuls remarques négatives en 27 mois proviennent toutes du monde médical ou de certaines puéricultrices de la crèche… Il y a de quoi se poser des questions !
Et 2015 ?
2015 s’annonce riche en projets nouveaux. Nous avons décidé de faire ce que nous dicte nos tripes, notre instinct, notre raison : instruire notre fils comme on l’entend, lui apporter les meilleurs chances, et nous offrir une belle vie. Alors ce sera école à la maison, découvertes, activités, et bonheur en barre. Nous avons décidé de tirer profit de cette situation et d’apporter au gnocchi ce que l’école traditionnelle n’apporte malheureusement que trop rarement : L’écoute, le temps, s’adapter à son rythme, à ses besoins, à ses allergies et l’aider à déployer ses ailes plutôt que de lui couper pour le faire rentrer dans une case trop petite pour lui.